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Gîte d’étape intercommunal
Concours pour la réalisation d’un gîte d’étape intercommunal à Josselin (56).
Le site s’inscrit au cœur d’une petite cité de caractère ; Josselin, centre touristique incontournable de la Bretagne intérieure. Cette ville, haut lieu de l’histoire bretonne, est marquée de l’empreinte des Ducs de Bretagne, qui ont contribué à son développement. La ville est riche de son château médiéval transformé au fil des siècles et de ses nombreuses maisons à pan de bois (plus d’une cinquantaine), source de l’inspiration de notre projet. Cette ville au relief très accidenté est aussi marquée par la présence du végétal. On trouve à proximité du projet, le parc naturel du Bois d’Amour et le parc du château, qui vient longer la rue du Canal. La parcelle est située le long de la rue Saint Nicolas, mais elle donne aussi sur la rue du parc, ce qui complique la lisibilité de l’équipement futur depuis la place. Situé le long d’un front bâti ancien, ce terrain présente comme autre particularité d’être en forte déclivité ; plus de 8 % de pente le long de la rue Saint Nicolas et plus de 4 m entre le point haut, rue St Nicolas et l’entrée principale du site, prévue rue du Canal. Le terrain, très accidenté et plutôt petit, est aujourd’hui en friche. On y trouve deux jolis cèdres bleus qui présentent un intérêt et que l’on prendra comme contrainte dans le cadre de notre aménagement extérieur. Patrimoine bâti existant, accroches urbaines, relief très marqué et volet paysager sont les points qui vont orienter notre parti architectural.
Bien que petite, nous avons pris le parti de développer notre projet autour de la cour. Accessible depuis la rue du Canal, ce lieu devient le cœur du projet. L’accueil, les espaces de réception, de repas et les espaces du randonneur s’ouvrent sur ce lieu exposé Ouest. Très lisible depuis l’accès principal venant du halage, cette entrée est mise en scène par le mur de pierres existant conservé. On y retrouve en arrière-plan le puits, que nous avons choisi de maintenir et de mettre en scène par le traitement des sols. Les volumes qui bordent cette cour sont tous traités en simple rez-de-chaussée, couverts d’une toiture zinc à faible pente. On s’y sent à l’abri, mais pas écrasé. Ces volumes créent un premier plan au volume principal qui abrite l’hébergement. Celui-ci, implantée en fond de cour, le long de la rue Saint Nicolas, reconstitue un front urbain qui trouve une accroche, par un jeu de niveaux, aux héberges voisines. Le projet offre donc une double lecture urbaine avec un front urbain reconstitué sur la rue Saint Nicolas (existant sur le cadastre Napoléonien) et à l’opposé, rue du Parc, une porosité et richesse des espaces avec hiérarchisation des volumes. Le vocabulaire architectural utilisé sur ces deux angles de vue est le même. Il s’inspire des maisons à pan de bois aux dessins riches et variés. Les façades, réalisées en ossature bois, sont traitées avec une alternance de panneaux plans de type alu brossé, en contraste avec un jeu de résilles bois plus ou moins serrées avec de fortes sections. Cette alternance de motifs se retrouve sur l’ensemble des façades et se décline tout aussi bien comme portail d’entrée ou occultation sur les salons de convivialité au Sud, ou les circulations au Nord. Les occultations sur les chambres seront de type volets pliants du même matériau que les panneaux plans. Les menuiseries, seront les plus discrètes possible en aluminium de couleur anthracite pour laisser place au jeu des résilles.
L’ensemble des locaux s’ouvrent principalement sur la cour, le cœur de notre projet. L’accueil, déjà lisible depuis le portail d’entrée, est organisé comme une vigie. Protégé d’un sas vitré, il est en vue directe sur l’ascenseur, l’escalier, l’infirmerie, les locaux de service… A chaque niveau, les chambres sont en majorité orientées Ouest avec vue sur le cœur d’îlot et vers le canal au loin. Ces chambres sont équipées, en entrant, d’une salle d’eau et d’un WC indépendant et disposent d’un petit espace bureau avec une vue dégagée à l’Ouest. Toutes ces chambres sont desservies par des circulations généreuses, éclairées naturellement avec une vue sur la rue Saint Nicolas. Au premier et deuxième étage, les petits salons de convivialité s’ouvrent sur la cour. Au dernier étage, l’espace convivialité est traité comme une excroissance de la circulation toujours éclairée naturellement. La chambre PMR, est située au dernier niveau et regroupe en une même pièce le WC et la salle d’eau. Chaque niveau est équipé d’un local ménage. Un ascenseur assure l’accessibilité à tous les niveaux et rend l’ensemble du site accessible aux personnes à mobilité réduite malgré les forts dénivelés présents sur le site.
Au rez-de-chaussée, on retrouve tous les locaux annexes demandés dans le programme. On trouve aussi un des éléments importants du programme, à savoir la salle de repas/réunion. Cette salle constitue un élément central du projet, on y accède facilement depuis l’accueil, mais aussi depuis les chambres, l’ascenseur débouchant face à la porte. Cet espace, prévu comme divisible, est très largement vitré et s’ouvre sur une agréable terrasse. Très lumineuse, cette pièce sera traitée avec soin au niveau acoustique grâce au traitement des murs et plafonds par des matériaux absorbants. La salle de restauration est équipée d’une cuisine en gestion libre et communique sur une autre cuisine fonctionnant sur le principe de la marche en avant. L’infirmerie et la partie accueil ferment le site sur la limite Nord, et ce sont la cuisine et les locaux annexes qui ferment le site sur la limite Sud. Le logement de fonction, souhaité indépendant, est implanté sur la limite Sud-Ouest, en arrière-plan du mur de clôture. Traité de manière autonome et avec un accès indépendant, ce logement communique aussi directement sur la cour. La cour, bien que petite, est un lieu de passage obligé. Elle en devient le cœur du projet. Mettant en scène le puits conservé, elle est plantée des deux magnifiques cèdres existants et mis en valeur. Pour des raisons d’accessibilité, la cour sera principalement pavée de larges dalles ou d’une trame plus petite avec des joints enherbés. Cette cour, au-delà d’être un lieu de passage pour les piétons, vélos et véhicules de services, est un véritable lieu de vie et de convivialité. Implantée en coeur d’îlot et protégée par le bâtiment lui-même, elle invite à s’y installer.
Le projet associe le parti architectural au mode constructif et donc aux performances thermiques. En effet, nous avons pris l’option de travailler avec un mode constructif mixte qui associe les refends et planchers porteurs béton à des façades en ossature bois. Ce type de façades permet de traiter facilement les ponts thermiques tout en étant parfaitement adapté au jeu des vêtures proposé sur notre projet. Si les façades ossature bois permettent d’assurer une bonne isolation, il est important de choisir un isolant offrant une bonne inertie pour éviter la surchauffe d’été. Nous proposons donc d’isoler l’ensemble des façades ainsi que les combles avec de la ouate de cellulose. L’enveloppe ainsi traitée est donc très performante et offre l’inertie recherchée pour ce type d’occupation. Pour l’eau chaude, nous avons choisi la mise en place d’une production d’eau chaude solaire avec des panneaux implantés sur le versant Sud du logement de fonction et donc hors vue directe depuis le Château. Ces solutions, sont parfaitement adaptées au type d’occupation des locaux (dominantes l’été) et répondent aussi à une démarche environnementale par le choix d’énergies renouvelables et pertinentes.
Le projet présenté, outre le fait d’être est une réponse fonctionnelle au programme, répond pleinement à sa dimension d’équipement public et touristique. Il structure l’espace urbain et fait office de repère visuel avec un travail subtil d’accroche urbaine. A l’image de la vue depuis la rue du Canal, le projet invite le promeneur.