- Logement
Logements Collectifs et Maisons de ville
Réalisation d’un immeuble de 18 logements et de 5 maisons de ville à Rennes (35) avec Kermarrec Promotion
Le projet se situe dans le quartier Maurepas, caractérisé par un patrimoine arboré de qualité. De plus, la parcelle est longée par la promenade Odette du Puigaudeau, coulée verte aux usages variés et précieux atout du site. Le projet est composé d’un bâtiment de logements collectifs et de cinq maisons. Le collectif vient s’implanter le long des limites Nord et Est de la parcelle. Il se positionne ainsi dans l’alignement du collectif Castelia en R+2 et R+4 au Nord et de la tour Le Château Gaillard en R+11 au Sud. Afin de gérer la transition entre ces deux gabarits de bâti, l’attique du projet en R+4 est en retrait au Nord. Ainsi, l’édifice évite de masquer la lumière pour les logements au RDC du Castelia et répond à la tour au Sud en s’élevant au maximum du gabarit autorisé. Le traitement des balcons est ce qui donne au bâtiment son identité visuelle. Ce travail sur le décalage des volumes compose une façade rythmée et ludique et amène des balcons très généreux avec des jeux de double hauteur. L’attention toute particulière apportée au rapport plein/vide sur les garde-corps génère intimité et transparence. Le hall vient dans le prolongement de la rue Marthe Simard. C’est un volume qui émerge de la façade, ne laissant aucun doute quant à son usage. À l’intérieur, on découvre un espace vitré et généreux en double hauteur. L’éclairage naturel des parties communes dessine sur la façade Ouest une faille verticale qui contraste avec l’horizontalité des balcons et met en valeur ces espaces partagés. Le jeu de toiture permet d’intégrer totalement les édicules ascenseurs et la technique liée aux logements collectifs.
Nous avons voulu garder cette individualisation dans les maisons du projets, mais en les basant sur un même vocabulaire architectural. C’est pourquoi on retrouve cet effet de volumes qui glissent, se décalent, s’imbriquent et s’emboîtent sur l’ensemble du projet. Néanmoins, chacun des agencements est unique et les plans des habitations ne se répètent pas. Concernant l’implantation, nous avons privilégié l’orientation Sud/Ouest pour les jardins, afin d’avoir un meilleur ensoleillement et éviter les vues plongeantes sur les jardins depuis le collectif et les espaces partagés en cœur d’îlot. De plus, cette logique permet aux deux maisons Sud de profiter pleinement de la coulée verte depuis leurs pièces de vie.
Notre volonté a été de résidentialiser la parcelle, pour permettre une appropriation du cœur d’îlot par ses habitants. Ainsi, les limites Nord, Ouest et Sud de la parcelle sont définies par de la serrurerie sur un sous-bassement maçonné. Cette séparation permet de générer des espaces intermédiaires et une porosité progressive dans la séquence d’entrée. Néanmoins, elle est basse et transparente et permet un dialogue avec l’espace de la rue, sans fermer l’îlot sur lui-même. Elle est accompagnée de végétation.
La brique de parement noire et l’enduit clair des façades créent un effet de contraste qui souligne la volumétrie des bâtiments. On retrouve ce motif, sur le socle en inox du collectif, dont le RDC est occupé dans sa quasi totalité par les espaces de stationnements. La difficulté était d’empêcher l’omniprésence de la voiture, tout en gardant une façade ouverte et accueillante. Ainsi, les véhicules sont dissimulés derrière une paroi inox réfléchissante. Celle-ci reflète le paysage, agrandit l’espace et accompagne le regard sans créer de rupture. Le bâtiment semble alors décoller du sol. Des percements permettent une aération et un éclairage naturel du parking. Le contraste clair-obscur de la façade est rehaussé de touches subtiles de couleurs. En effet, toujours dans la logique de ne délaisser aucune façade, les sous-faces des balcons sont agrémentées d’une peinture teinte or. En outre, les menuiseries des ouvertures alternent entre de l’aluminium anodisé argent et de l’aluminium champagne laqué. Les toitures sont la cinquième façade des bâtiments, en particulier des bâtiments bas. Nous avons traité avec soin les vues sur les maisons depuis le collectif, avec, des toitures zinc, des toitures végétalisées et gravillonnées.
Les espaces libres de la parcelle ont fait l’objet d’un traitement fin afin de dialoguer à la fois avec la promenade Odette du Puigaudeau et la rue. Ils fournissent une intimité que la coulée verte ne peut offrir. À la confluence des trois cheminements est généré une placette dallée. Agrémentée d’un banc, c’est un espace de détente en cœur d’îlot. Les espaces verts situés le long des cheminements sont bordés d’une lisse de protection d’une hauteur de vingt centimètres. Elles permettent de protéger les plantations, mais aussi de renforcer la mise à distance des habitations vis-à-vis des espaces partagés.